GAGNEURS D'AMES

 

Par T.L. Osborn

 


Pourquoi Gagner des Âmes


VI



LE SANG


DES


INCONVERTIS



Chapitre 23

 

L’Empereur – Le Moine

 

LES CHRÉTIENS PAYÈRENT un prix terrible pour leur témoignage de Christ pendant les trois premiers siècles. Ils furent accusés, arrêtés, emprisonnés, torturés, martyrisés pour leur foi, particulièrement sous les règnes cruels des empereurs Dioclétien et Galère. Cependant, cette impitoyable Grande Persécution ne réussit pas à faire taire le témoignage de la foi en Jésus-Christ.

L’Événement Clé

 

     Puis, un événement se produisit que les Chrétiens croyaient être le plus grand triomphe encore jamais connu pour Christ, mais qui, par la suite, les entraînerait dans le marasme spirituel et influencerait les affaires de l’Église et de l’État pendant de longs siècles à venir.

 

     Quel était donc cet événement qui  fit date dans l’histoire ? Ce fut la conversion au Christianisme de l’Empereur Constantin le Grand.

     À l’époque de sa conversion, il y avait deux empereurs romains. Constantin était maître de l’Occident et Licinius de l’Orient. Ils tinrent, entre eux deux, une historique conférence au sommet dans la ville de Milan au nord de l’Italie en janviers 313, peu après la conversion de Constantin.

  Lors de cette conférence décisive pour apporter plus de paix et d’harmonie dans l’Empire, les empereurs promulguèrent leur important Édit de Milan, par lequel ils s’engageaient d’un commun accord à octroyer une complète liberté religieuse permettant aux citoyens romains de devenir chrétiens. Ils ordonnèrent aussi la restitution de tous les biens que l’État avait confisqués aux Chrétiens pendant la Grande Persécution.

 

  Ce décret impérial plaça les disciples de Christ sur le même plan d’égalité que ceux de toutes les autres religions et mit fin à la persécution officielle des croyants par l’Empire Romain. L’âge des martyrs se terminait et la transition commença vers l’empire chrétien.

 

  En tant qu’empereur, Constantin croyait qu’il était le serviteur choisi par Dieu, personnellement responsable du bon gouvernement de Son église. Bien que le Christianisme ait été une secte minoritaire, le patronage impérial de Constantin eut pour effet d’en faire la religion officielle de tout l’empire. Être chrétien devint un signe distinctif qui favorisait les citoyens et permettait l’obtention de postes importants, ainsi que l’approbation de la société. Le Christianisme était devenu si à la mode que beaucoup de temples païens furent fermés et même détruits.

 

  L’Église et l’Empire passèrent pour synonymes. Avant la fin du quatrième siècle, le Christianisme était devenu la seule religion officielle de l’empire romain.

Tutelle Impériale
et Atrophie Spirituelle

 

  Cependant, la protection de Constantin et la popularité de la foi chrétienne engloutirent finalement l’église dans un marasme spirituel et, selon les pages de l’histoire de l’Église, cela précipita le pénible déclin du Christianisme originel.

  Durant cette période, l’Église grandit en richesse, en nombres et en domination politique et ecclésiastique. Le monde des affaires et l’ensemble des citoyens acceptèrent la foi rendue populaire par l’empereur. Mais la passion de gagner des âmes, qui motivait les premiers croyants, s’était éteinte. Le Christianisme était devenu non seulement officiel, mais impérieux et absolu. La puissance du Saint-Esprit s’était réduite à une doctrine, et l’adoration à un rite.

  Les édits et les dogmes ecclésiastiques avaient remplacé la connaissance personnelle de Jésus. La passion de confesser Christ et de témoigner de Lui aux inconvertis avait cessé de brûler dans le cœur des membres de l’Église. La faveur officielle avait étranglé la vie spirituelle des croyants et cette domination par l’établissement religieux allait s’imposer pendant tout un millénaire.

 

†††

Nouveaux Départs

 

PUIS UNE RÉVÉLATION parvint au début du 16ème siècle, un moine inconnu. Ce fut le début d’une lente et longue redécouverte des vérités et des méthodes qui avaient distingué les premiers Chrétiens, mais  qi avaient été asphyxiées pendant mille ans d’obscurité spirituelle.

 

  La première redécouverte fut que la foi ne consiste pas à accepter les dogmes ecclésiastiques, mais à ce que chaque personne se fie aux promesses de Dieu et aux mérites de Christ pour son propre salut.

 

  Cette révélation parvint à un moine religieux nommé Martin Luther alors qu’il réfléchissait à la vente abusive ces indulgences, moyen utilisé par certains religieux pour financer des projets favoris, avec l’approbation de la hiérarchie.

  Les indulgences étaient des documents préparés par l’église et vendus par les prêtres aux particuliers, soit pour eux-mêmes soit pour le compte des morts. En échange de sommes d’argent, l’acheteur (ou un de ses amis ou parents décédés) serait libéré du purgatoire pour un certain nombre d’années.

  Un certain Johann Tetzel, moine dominicain allemand, synchronisait la vente de ces indulgences pour aviver l’intérêt du public, façonnant ses sermons pour charmer et persuader ses auditeurs, souvent en parachevant son discours avec ce vers populaire : Une fois qu’au fond du coffre la pièce retentit, une âme du purgatoire s’envole au paradis !

 

  Cette pratique abusive poussa Martin Luther à une étude approfondie de la Bible, d’où il ressortait que le salut n’était pas une commodité dispensée par la religion. Il concluait que quiconque croit les Écritures peut être sauvé par la seule foi en l’amour et en la grâce de Dieu, sans devoir adhérer au système religieux. Cette prise de position allait à l’encontre de la doctrine officielle, à tel point que les autorités ecclésiastiques la jugeaient hérétique et nuisible à l’ordre établi.

 

  Le 31 octobre 1517, ce jeune moine de 33 ans, afficha ses 95 thèses sur la porte de l’église du château de Wittenberg, faisant retentir le même son de clairon que l’apôtre Paul, qui avait déclaré aux premiers croyants : Le juste vivra par la foi. Rom.1:17; Gal. 3:11

 

Une Foi Toute Neuve et
De Nouvelle Découvertes

 

  Les Chrétiens commencèrent à lire la parole de Dieu pour eux-mêmes et l’impérialisme ecclésiastique du Moyen Âge commença à perdre de son influence. La redécouverte de la foi chrétienne du premier siècle était amorcée.

 

  À la suite de cette nouvelle liberté, beaucoup de nouveaux groupes chrétiens et d’associations religieuses furent formés. Une vie nouvelle naquit chez les croyants, et la passion de témoigner aux inconvertis fut réveillée.

  Cependant, ce long cauchemar de l’autoritarisme et de l’hypocrisie du clergé avait précipité la venue du Nouvel Âge de la Raison. La société abandonna progressivement la foi en Dieu pour embrasser la scholastique, l’humanisme, l’athéisme et le large éventail de théories sécularistes hostiles à la doctrine chrétienne.

 

  Le scepticisme général envers la religion fit comprendre aux leaders chrétiens l’urgence de promulguer l’Évangile plus largement. Dieu commença à susciter de grands évangélistes comme Wesley, Whitfield, Finney et beaucoup d’autres. L’évangélisation de masse qui avait électrisé l’empire romain au temps des apôtres et des premiers Chrétiens, commença à secouer le nouveau monde à mesure que l’influence de l’Évangile s’y affrontait aux philosophies humanistes. Ces croisades d’évangélisation influencèrent des multitudes à accepter Christ avec une foi biblique.

 

Jusqu’aux Extrémités du Monde

 

Puis cette vague de foi biblique amplifia la vision des  croyants. Les Indiens d’Amérique commencèrent à être atteints par des messagers de l’Évangile. Des missionnaires moraves allèrent porter l’Évangile aux esclaves des Antilles. Dieu faisait renaître la passion originelle de Ses disciples pour qu’ils soient ses témoins jusqu’aux extrémités de la terre. Act.1:8

  William Carey, un cordonnier anglais réalisa que les peuples des nations païennes avaient aussi une âme et la même valeur pour Dieu que n’importe qui. Il porta donc l’Évangile en Inde et en Birmanie, comme Hudson Taylor le fit en Chine et David Livingstone en Afrique. La vision missionnaire du Christianisme initial reprit vie. Tout comme Paul avait pénétré les régions païennes de tout l’Empire Romain, les Chrétiens atteignaient maintenant avec l’Évangile de Christ les nations païennes du monde contemporain. Mais une autre crise spirituelle était sur le point d’éclater.

 

Redécouverte du Surnaturel

 

  Alors que l’église s’aventurait vers les régions païennes et témoignait aux peuples des religions non chrétiennes, il fallait le surnaturel, comme aux jours de la Bible, pour les convaincre du bienfondé de l’Évangile.

  Comme mentionné au chapitre 21, au début du 20ème siècle, la puissance divine se répandit sur les croyants sous la  forme d’un baptême frais et apostolique du Saint-Esprit, avec les dons surnaturels (définis par l’apôtre Paul) 1Cor.12:1;4-11, 27-31, et avec une redécouverte de la puissance de christ pour guérir les malades et accomplir des miracles. Rom.15:18-19, Hébr.2:3-4

 

  Cela se reproduisit comme au premier siècle : Avec beaucoup de force, les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous, Act. 4 :33 Dieu appuyant leur témoignage par des signes et des prodiges, et divers miracles et par les dons du Saint-Esprit distribués selon Sa volonté. Hébr.2 :4

 

  Le retour vers la plénitude spirituelle de Dieu chez les croyants fut long et rempli d’obstacles. Mais manifestement, il se produisait une redécouverte des grandes vérités embrassées par les premiers Chrétiens.

 

  Ces événements portèrent diverses étiquettes. Au milieu des années 1700, on parlait de campmeetings. Dans les années 1800, les tentes de feuillages étaient en vogue. Puis fut adopté le mot réveil, ensuite appelé évangélisation. Par la suite, les croisades et campagnes d’évangélisation, organisées dans des églises ou de grandes salles pour atteindre les villes, devinrent la norme.

 

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À MESURE QUE le Saint-Esprit redevint actif parmi les croyants, la prophétie de Joël citée par Pierre le jour de la Pentecôte, commença à attirer une attention nouvelle. L’Église réalisait que Christ avait envoyé Son Esprit sur toute chair, et que Son Plan pour les derniers jours comprenait la prédication de Son message à la fois par les fils et les filles, les serviteurs et les servantes. Act.2 :16-18

  Dans le prochain chapitre, nous allons examiner ce que signifie le terme prophétiser et à qui il s’applique.



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